Le héron cendré est très présent dans le Marais Poitevin qui abrite au total quatre espèces de hérons :
- le héron cendré
- le héron pourpré
- le héron bihoreau
- le héron garde-bœufs
L’espèce la plus représentée et visible reste néanmoins le héron Cendré, qui doit son nom à la couleur gris cendré de son plumage.
Le héron cendré : un des symbole du Marais Poitevin
Le héron cendré est le plus grand de tous les hérons du Marais Poitevin avec une taille à l’age adulte d’environ 95 cm pour une envergure de 175 à 195 cm. Son poids varie entre 1,2 et 1,9 kg. La durée de vie moyenne d’un héron cendré est de 25 ans.
Ce grand échassier possède un bec jaune grisâtre et de longues pattes jaunes-grises, lui permettant de se déplacer aisément dans les eaux peu profondes.
Une vie de couple haut perchée
Le héron cendré niche dans les grands arbres. Dans le Marais Poitevin, on le retrouve fréquemment perché dans les peupliers. Le nid du héron cendré, appelé héronnière, est composé d’un vaste amas de branchages épais situés au niveau de la cime des arbres (de 20 à 40 mètres du sol). De nombreuses héronnières sont visibles dans les peupleraies bordant les canaux de la Venise Verte.
Les hérons cendrés se reproduisent de février à juillet. La femelle héron pond 4 à 5 œufs, couvés pendant 26 jours à tour de rôle par le mâle et la femelle. Les jeunes, appelés héronneaux, prennent leur envol après 50 jours et quittent le territoire des parents au bout de 8 à 9 semaines.
Un champion de la patience
Le héron cendré pêche à l’affût. Capable de rester immobile sur ses grandes échasses pendant de très longs moments, il guette les moindres mouvements autours de lui afin d’attraper d’un coup furtif avec son grand bec sa proie à la moindre apparition. Il est capable de saisir des poissons allant jusqu’à plus de 500 grammes.
Ce grand échassier possède une excellente vue panoramique latérale et une très bonne vision binoculaire frontale. Son ouïe, également très développée, le fait réagir aux moindres bruits suspects.
Son régime alimentaire est composé de poissons, grenouilles, petits rongeurs, insectes et reptiles. Il peut digérer les arêtes des poissons mais rejette systématiquement par le bec sous forme de pelotes les poils des rongeurs qu’il ingurgite.
Un héron cendré adulte consomme entre 250 g à 500 g de nourriture quotidienne.
Jadis, en danger d’extinction…
Depuis le 19ème siècle, les hommes voient le héron cendré comme un concurrent « nuisible ».
Accusé d’être un concurrent déloyal, il a été chassé, voir presque exterminé par les pêcheurs et les pisciculteurs qui l’accusent d’être comme le cormoran, un oiseau glouton en poissons. Ils lui ont déclaré une guerre sans merci en détruisant adultes, nids et poussins.
Une espèce protégée depuis 1975
Depuis la protection législative de l’espèce en 1975, la population de hérons cendrés a progressé dans tout le Marais Poitevin. Par exemple, du côté vendéen du Marais Poitevin, on pouvait dénombrer :
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- 360 couples en 1974
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- 1250 couples en 1986
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- 1727 couples en 1988
- 2070 couple en 1994
Depuis cette dernière date en revanche, l’évolution de sa population stagne et s’explique par différents facteurs :
- les coupes de peupliers et les dérangements sur les sites de nidification (héronnières)
- la transformation et l’assèchement des zones humides, qui entraîne la diminution et la raréfaction de son réservoir de nourriture.
- les actes isolés de destruction volontaire, dont la chasse illégale du héron cendré
- l’apparition de maladies infectieuses entraînant la mortalité des oiseaux
L’avenir du héron cendré dans le Marais Poitevin
Le héron cendré ne fait aujourd’hui plus partie des espèces menacées d’extinction. L’oiseau prolifère désormais dans le Marais Poitevin et reste un animal protégé par la loi, ce qui garantie sa survie pour les années à venir.
Cependant, le héron cendré fait toujours de nombreux mécontents aujourd’hui. Pisciculteurs et pêcheurs l’accusent de prélever en masse du poisson dans nos rivières et les centres d’élevage de poissons.
De nombreux particuliers se plaignent également du caractère peu craintif du héron cendré. En effet, celui-ci n’hésite pas à survoler et se poster autours des bassins, étangs et marres des particuliers pour y prélever poissons rouges et autres espèces d’ornement introduites par l’homme.
D’un autre côté, les différents organismes de protection de la nature s’accordent à dire que la présence du héron cendré est un bon indicateur de l’état de santé des milieux humides. Ces oiseaux auraient également toute leur place dans la chaîne écologique locale en régulant et préservant la biodiversité des cours d’eau.
Que l’on soit pour ou contre le héron cendré, il n’en reste pas moins qu’il est devenu aujourd’hui un des symboles phares du Marais Poitevin. Présents sur de nombreuses cartes postales, ce grand échassier majestueux est entré dans l’inconscient visuel du Marais Poitevin et suscite toujours autant d’admiration lorsqu’on le découvre posté à l’affût sur le bord d’un canal.
Vous souhaitez en savoir plus sur ce grand oiseau du Marais Poitevin ?
Je vous invite à lire l’étude très complète d’Alain THOMAS commandée par le PARC INTERRÉGIONAL DU MARAIS POITEVIN
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