Ces derniers temps, on en trouve partout dans les parcelles du Marais Poitevin. L’eau limpide que retiennent ses feuilles nous donne presque envie de s’y abreuver. Partons à la découverte de la Grande cardère, cette plante sauvage qui a rendu des services à l’humanité dans le passé.

La cardère, un abreuvoir à oiseaux ?

Familièrement surnommée « fontaine aux oiseaux » ou « cabaret aux oiseaux », la première chose qui retient l’attention lorsqu’on observe une cardère ce sont les nombreuses petites réserves d’eau superposées le long de sa tige.

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En effet, les feuilles de la cardère sont comme soudées entre elles et reliées à la tige de la plante, formant un piège à eau lors des précipitations. Les oiseaux viennent-ils s’y abreuver pour autant ? Pour l’instant, je n’ai pu l’observer ni trouver aucune preuve photographique sur le web.

Jeunes pousses de cardère  Plante cardère au bord de l'eau dans le Marais Poitevin

Cette grande plante appartient à la famille des chardons et peut atteindre une hauteur de 2 mètres de haut à maturité. La plante est dite bisannuelle, c’est-à-dire qu’elle grandit durant sa première année d’existence et fleurit lors de sa deuxième année.

Plante cardère adulte

La floraison de la cardère a lieu durant les mois de juillet et août où l’on peut observer l’apparition de petites fleurs de couleur mauve-violette sur ses chardons épineux. Les graines de la cardère (jusqu’à 600 par chardon) mûrissent ensuite durant les mois de septembre à octobre puis la plante meurt. Lors de cette période, on aperçoit fréquemment des oiseaux granivores sur ses chardons. Friands de graines, cette particularité a par exemple donné leurs noms aux oiseaux « chardonnerets ».

Plante cardère en fleur   Quatre plantes cardères adultes

La cardère, ancêtre de la machine à lainer

Durant le moyen âge et jusqu’à la fin du XIXème siècle, la cardère était activement cultivée par l’homme. En effet, les chardons de la cardère étaient employés comme outils de travail pour démêler les fibres de laine. Cette plante a d’ailleurs prêté son nom à l’expression « carder la laine ».

Peigne de cardère

Les têtes de cardères étaient assemblées sur des sortes de peignes surnommés « croisées » que l’on utilisait manuellement pour brosser les tissus en laine.

Vitrail avec cardère à Notre Dame dans la ville de Semur en Auxois   Représentation du moyen age filage de laine avec peigne de cardère

Puis au XXème siècle, l’apparition des machines à lainer a mis fin à l’exploitation de la cardère.

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