Nouveau sondage le 10/10/2020 :
La guerre de l’eau n’a jamais vraiment cessé dans le Marais Poitevin. Depuis que les Hommes ont commencé à assécher le marais il y a plus de 10 siècles, les terres gagnées sur la mer et l’eau douce stockée dans le marais attisent les convoitises en tout genre. Depuis longtemps, une opposition existe sur la gestion de l’eau entre le marais mouillé (voué principalement à l’élevage et au tourisme) et le marais desséché (dédié à l’agriculture intensive). Tous les étés, des centaines de kilomètres de canaux se retrouvent pourtant à sec dans le Marais Poitevin. A qui la faute ? Désormais, c’est une nouvelle montée de bouclier qui se met en place devant le projet de construction de 19 bassines de substitution majoritairement implantées sur le bassin du Marais Poitevin…
L’eau c’est la vie il parait… Mais l’eau c’est également la richesse !! Les deux sont-ils compatibles ? Ce nouvel épisode aquatique nous dévoile un peu plus chaque jour ses coulisses où des enjeux financiers d’envergure se jouent. On comprend donc mieux l’énergie (ou l’acharnement c’est selon) que mettent les 2 camps à s’opposer sur cette nouvelle bataille de l’eau dans le Marais Poitevin : Les pro-bassines contre les anti-bassines. Une opposition qui fait couler de l’encre dans les médias car le Marais Poitevin, rappelons-le, est la deuxième plus grande zone humide de France après la Camargue…
S’il te plait, dessines-moi une bassine…
Le changement climatique se fait bien ressentir depuis quelques années dans nos contrées. Le Marais Poitevin, qui jouit pourtant d’un climat océanique, doux et pluvieux en hiver, voit son volume de précipitations hivernales diminuer depuis quelques années. C’est de l’eau en moins pour nos rivières et les nappes phréatiques du territoire. De l’autre côté, depuis le début des années 80, l’arrivée d’une agriculture de plus en plus intensive et gourmande en eau, s’est accélérée notamment pour la culture du maïs. Aujourd’hui d’ailleurs, plus de 80% des cultures irriguées dans le secteur concernent le maïs.
Se pose alors un problème : comment irriguer toujours plus de maïs avec moins d’eau ?
Face à cette crise de l’eau, les chambres d’agriculture et coopératives agricoles ont depuis une dizaine d’année trouvé semble t’il une parade : faire de grandes réserves d’eau (les fameuses bassines) en hiver pour pouvoir irriguer les cultures durant l’été. Ces bassines ressemblent à de gigantesques piscines « hors sols ». On creuse juste un peu pour décaper la terre, on met de grand talus de terre (digues) de chaque coté, une bâche au milieu pour l’étanchéité, et nous voici avec une réserve d’eau qu’il ne reste plus qu’à remplir…
Bon la bassine maintenant, il faut y mettre de l’eau !! Dix mètres de profondeur pour une bassine de 10 hectares en moyenne, l’eau de pluie suffira t’elle ? Bien sur que non, l’apport de la pluie directement dans la bassine est dérisoire. Mais alors où trouver de l’eau ? Dans le sous-sol et les rivières bien sur !! Les nappes phréatiques stockent l’eau depuis des millénaires et sont nombreuses dans les plaines qui entourent le marais.
En gros, le but est de pomper l’eau en hiver quand l’apport de pluie gonfle les rivières et les nappes phréatique afin de remplir les bassines. Ainsi en été, les irrigants pourront utiliser cette eau stockée dans les réserves pour limiter leurs prélèvements dans les nappes et les rivières en période d’irrigation.
Bon c’est la que ça se gâte… Tous les agriculteurs irrigants pourront-ils utiliser cette eau stockée ? Non. Seul 6% des agriculteurs pourront bénéficier de ce système. A croire qu’il vaut mieux beaucoup d’eau pour peu de monde que peu d’eau pour tout le monde…
Viens ensuite le problème du financement de ces bassines, qui fait grincer beaucoup de dents là également.
Voici quelques chiffres sur le projet que chacun pourra interpréter à sa guise :
-
- 33 bassines de retenue d’eau sont existantes à ce jour sur le bassin du Marais Poitevin
-
- 19 bassines supplémentaires sont en projet dont 17 sur le bassin de la Sèvre niortaise (l’artère principale qui alimente le Marais Poitevin en eau)
-
- 8,6 millions de m3 d’eau seront prélevés dans l’environnement et stockés dans ces 19 bassines
-
- 4 à 18 hectares : la taille minimale et maximale des bassines en cours de projet
-
- 60 millions d’euros : c’est le coût du projet qui serait financé à 70% par les pouvoirs publics (Agence de l’eau Loire-Bretagne et Région Nouvelle Aquitaine)
-
- 226 agriculteurs : soit les irrigants bénéficiaires du projet de construction des 19 bassines (membres de la Coopérative de l’eau des Deux-Sèvres)
- 6% : La part d’agriculteurs du territoire qui bénéficieront du projet.
Pour ou contre les bassines ? Passage en revues des arguments des 2 camps :
⇒ La Coopérative de l’eau 79 : Il s’agit d’une coopérative d’agriculteurs irrigants du département des Deux-Sèvres. Ils sont à l’origine du projet de construction des 19 bassines (dans un 1er temps) sur le bassin de la Sèvre niortaise afin de sécuriser l’approvisionnement en eau de leurs cultures.
Plus d’infos : http://coopdeleau79.com/
⇒ Le Collectif Bassines non merci : Comme son nom l’indique, il s’agit d’un collectif de plusieurs associations opposées au projet de construction de bassines supplémentaires sur le bassin du Marais Poitevin. On retrouve principalement dans ce collectif des associations de pêches et de protections de l’environnement.
Plus d’infos : https://www.bassinesnonmerci.fr/
Les arguments de chaque camps :
Thème | PRO-BASSINES (Coopérative de l’eau) | ANTI-BASSINES (Collectif bassines non merci) |
Economie d’eau | On rempli les bassines en prélevant les surplus d’eau l’hiver dans les rivières et les nappes phréatiques. Ainsi on diminue nos prélèvement jusqu’à 70% en moins durant l’été dans le milieu naturel. C’est toujours mieux que de regarder cette eau désirée s’en aller directement à la mer. | Même en hiver, il tombe peu d’eau depuis quelques années. Il n’y a plus ou très peu d’excédents pour remplir les bassines. De nombreuses rivières sont à sec dès le début de l’été. Le niveau d’eau des barrages du bassin versant est dangereusement bas, mettant en péril l’approvisionnement en eau potable pour la consommation humaine. L’eau est un bien public, elle n’a pas à être privatisée par une faible partie des irrigants (11% des irrigants du territoire). On veut de l’eau pour tous : pêcheurs, paysans, poissons, batraciens, promenade en barques, etc… |
Le maïs | La culture de maïs est importante y compris pour servir de fourrage aux éleveurs (principale source d’alimentation des bovins). Or, l’apport d’eau est vital pour la culture de maïs. | La culture intensive de maïs nécessite en plus des énormes besoins en eau, l’apport d’engrais et de pesticides qui polluent les sols puis nos rivières et sont nocives pour la faune sauvage. |
Les cotes minimales | Nous respectons une cote minimale de prélèvement dans les nappes phréatiques et les rivières afin de conserver un minimum d’eau dans l’environnement. Des quantités maximales de prélèvement en eau sont également contrôlées (sur les compteurs des pompes). | Ces fameuses quottes datent des années 80-90 et ont été fixées par les agriculteurs eux-mêmes. Elles ne prennent pas réellement en compte le niveau actuel des nappes beaucoup plus bas que par le passé. Les calculs de ces quottes devraient être revus en prenant en compte les évolutions climatiques en cours et à venir. |
Le financement | Nous participons au financement des bassines à hauteur de 11% (coopérative de 226 agriculteurs) | C’est un projet coûteux et financé à 70% par des fonds publics : nous-même en gros. Nous voulons que le financement public soutienne tous les agriculteurs et pas seulement une petite partie. Par ailleurs, l’Agence régionale de santé souligne que les consommateurs (d’eau) devront non seulement financer à 70% le projet, mais aussi supporter la dépollution de l’eau générée par l’agriculture intensive. |
Le futur de l’agriculture sur le territoire | Ce projet est un projet durable pour les générations futures d’agriculteurs face aux changements climatiques et aux arrêtés préfectoraux estivaux toujours plus nombreux qui limitent les prélèvements en eau dans l’environnement. | Ce projet va faire perdurer et entériner pour plusieurs années une agriculture intensive que nous ne voulons plus étant donné ses méfaits aujourd’hui connus. Nous prônons une autre agriculture moins gourmande en eau et moins polluante pour l’environnement et la santé humaine. Les lobbyings et la puissance financière des industriels (semenciers, chimie, etc.) essaient de verrouiller leur CA à venir en appuyant ce projet de bassines. |
L’emploi | Sécurité de l’eau = sécurité des revenus. La filière des cultures irriguées fait travailler directement et indirectement beaucoup de personnes. Les irrigants ne pourront obtenir des contrats des semenciers que si la sécurité d’approvisionnement en eau est assurée. Ce n’est pas le cas actuellement. De plus la sécurité de l’eau permettrait de développer d’autres types d’agricultures (diversification) gourmandes en eau comme le soja ou les cultures maraîchères. | Les filières de la pêche à l’exutoire du marais en baie de l’aiguillon sont-ils laissés pour compte ? La qualité de l’eau régit directement la qualité des huîtres, moules et autres activités de mer. Une eau riche en pesticides, engrais et autres substrats chimiques est néfastes pour ces filières. Doit-on privilégier le maïs au détriment d’autres emplois ? Sans compter l’importante filière du tourisme dans le Marais Poitevin qui a besoin d’eau pour ses activités. Les fonds publics devraient plutôt permettre de développer une filière agricole propre et moins gourmande en eau. |
Construction de Bassines : où en est-on actuellement ?
A l’heure actuelle, le projet de construction des 19 bassines n’est pas confirmé. Si l’Agence de l’eau Loire Bretagne a donné son aval au financement des bassines, la région Nouvelle Aquitaine n’a pas encore décidé de l’octroiement de sa subvention (environ 9,5 millions d’Euros). C’est un poids qui manque dans la balance pour débloquer la situation côté « pro-bassines ».
Sondage d’opinion sur la page Facebook du Blog du Marais Poitevin :
De leur côté, le collectif “Bassines non merci” organise depuis quelques mois des manifestations pacifiques dans plusieurs villages du marais afin d’informer la population sur les conséquences néfastes de ce projet et engager un mouvement citoyen.
La construction de chaque bassine est également tributaire de la signature des maires sur lesquels seront implantées ces réserves d’eau. Actuellement 5 maires de communes (sur 19 au total) sur lesquelles seront implantées les bassines, ont fait part de leur refus de signer les permis de travaux en l’état actuel du projet.
Parallèlement, le collectif « bassines non merci » a également pu récolter des fonds auprès de ses sympathisants pour entamer une action en justice afin de faire invalider l’arrêté inter-préfectoral autorisant la construction des 19 bassines.
Déjà plusieurs manifestations et contre manifestations ont eu lieu :
-
- 11 novembre 2018 : Amuré (79) – Bassines non merci – Chaîne humaine à l’endroit de construction prévue pour la plus grosse bassine (18 hectares)
-
- 21 décembre 2017 : La Rochelle (17) – Bassines non merci – Manifestation devant la préfecture.
-
- 04 mars 2018 : Mauzé-sur-le-Mignon (17) Bassines non merci – 1500 personnes– Marche des pigouilles
-
- 04 mars 2018 : Prahecq (79) – Coop de l’eau – 150 personnes – Apér’eau
-
- 18 mars 2018 : Poitiers (86) – Bassines non merci – Manifestation devant la préfecture.
- 02-03 juin 2018 : La Garette (79 – Bassines non merci – 1200 personnes – La vague citoyenne
Quel avenir pour l’eau et la biodiversité dans le Marais Poitevin ?
Les bassines déchaînent les foules depuis quelques mois dans le Marais Poitevin avec son lot de partisans pour ou contre le projet. Nul doute que nous sommes à une étape charnière de l’avenir du Marais Poitevin. Car derrière la partie émergée de l’iceberg avec ces 19 bassines, c’est toute une partie immergée de dizaine voir centaine d’autres bassines qui pourraient voir le jour si le projet actuel abouti. Qu’en sera-t-il de la gestion de l’eau future sur nos territoires ? Assistera t’on à un monopole agricole des « gros » irrigants, propriétaire de l’eau, face aux « petits » agriculteurs, non aidés qui risquent de souffrir ou disparaître en raison des pénuries d’eau à venir ?
L’agriculture irriguée parviendra t’elle à résoudre les problèmes de pollutions environnementales engendrées par l’utilisation d’engrais chimiques et de pesticides?
La bataille actuelle est une bataille cruciale, et il y a fort à parier que le camp qui gagnera cette bataille, gagnera probablement la guerre de l’eau dans le Marais Poitevin pour les années à venir…
Vous avez lu tout l’article ? Félicitations, cela signifie que le sujet vous intéresse ! Peut-être avez-vous des arguments à apporter à ce billet ? N’hésitez pas à m’en faire part en laissant votre commentaire ci-dessous. Merci !
on ne peut pas cacher la vérité plus longtemps ..
Depuis les années 2000 la situation hydrologique française ne fait que se dégrader : d’année en année on cumule des restrictions d’eau de plus en plus longues (2019 étant le summum : toute la France était en restriction ou en crise majeure) alors que la consommation d’eau (potable, agricole et industrie ) ne représente que 2.5% des pluies !
La planète n’a pas perdu une goutte d’eau depuis sa création
Le problème n’est pas la quantité disponible mais la mauvaise gestion de l’eau : si on passe trois saisons à se débarrasser de la pluie forcément on inonde l’hiver et on manque d’eau l’été.
L’eau est un bien commun, la nature nous l’apporte à tous de la même façon : en surface et à domicile, les campagnes alimentent les nappes phréatiques alors que le béton des villes détournent massivement le bien commun vers la mer via les rivières !
Notre réseau de distribution d’eau potable date environ des années 50, avant tout le monde faisait des réserves pour avoir de l’eau l’été et à chaque fois qu’on manquait d’eau on construisait de nouvelles réserves … juste du bon sens !
Nous sommes dans cette situation de crise pour plusieurs raisons :
on gère une quantité alors qu’on doit gérer un flux ! La logique n’est pas du tout la même : pour avoir de l’eau il faut entretenir le cycle à la « source » : précipitations et évaporation ! Notre ressource principale c’est la pluie, dans le cycle naturel 70% des précipitations proviennent de l’évapotranspiration (végétation) et seulement 30% de l’évaporation en mer. Les forets utilisent 70% des pluies et en infiltrent seulement 30%, comme on a défriché pour cultiver on a coupé ce cycle l’été : pas d’évaporation = pas de pluie ! En végétalisant un maximum de surfaces l’été (donc en irrigant) on va rétablir le cycle ! A surface égale, un champs irrigué l’été évapore autant d’eau qu’une foret de feuillus et champs irrigué ne pourra JAMAIS utiliser plus d’eau l’été qu’il n’a reçu l’hiver ! Les forets de conifères évaporent deux fois moins d’eau donc apportent deux fois moins de pluies et donc brulent tous les étés … on ne consomme pas l’eau on l’utilise et elle est recyclable à 100%. A surface égale une foret de feuillus évapore 2 à 3 fois plus d’eau qu’un simple plan d’eau, d’où l’extrême importance de végétaliser toutes les surfaces (villes et campagnes ) l’été.
mauvaise interprétation de la loi de 1964 : 1) priorité à la consommation humaine 2) biodiversité 3) eau économique ! La consommation humaine sous entend l’eau de boisson, c’est à dire 1% de la distribution d’eau (la loi de 1964 ne légalise pas l’utilisation d’eau potable pour les toilettes ou les lessives …). La biodiversité : la base de toutes les chaines alimentaires se trouve dans la biodiversité des sols, les micro-organismes des sols sont indispensables à toute la vie sur la planète , un sol sec c’est un sol mort, c’est pourquoi il est indispensable de maintenir une couverture végétale vivante, sur les sols agricoles, l’été (et c’est d’ailleurs imposé par la PAC mais pas respecté à cause d’ une mauvaise gestion de l’eau). En laissant sécher les champs l’été, non seulement on nuit gravement à notre sécurité alimentaire mais on coupe le cycle des pluies et nos rivières sèchent ! L’eau économique : l’industrie utilise beaucoup d’eau, cette eau est nettoyée après usage mais rejetée en rivière au lieu d’être recyclée pour l’arrosage ! Le code de l’environnement impose un traitement et une infiltration de TOUS les rejets (pluies et eaux usées pour : villes, maisons individuelles, industrie) pour ne pas perturber le cycle de rechargement des nappes phréatiques, et quand les infiltrations ne sont pas possibles l’eau doit être recyclée pour des usages non domestiques comme l’arrosage (irrigation). si le code était appliqué par les villes et l’industrie les nappes ne s’épuiseraient pas ! L’eau agricole ne doit pas être intégrée à l’eau économique parce qu’elle entretient le cycle, couper l’irrigation c’est comme couper la pompe à eau des continents ! On devrait remplacer le mot irrigation par « entretien du climat«
Depuis les années 50, le taux d’urbanisation a fortement augmenté, avec une demande en eau croissante et des stations d’épurations raccordées (par facilité) aux rivières, donc sans recyclage de l’eau ! Toute l’eau qui arrive en ville (pluie, eau potable, alimentation) rejoint la mer via les rivières .
Dans les années 70 on a subventionné l’irrigation, ce que la population a assimilé à de l’agriculture intensive.
Dans les années 2000 on a finit par épuiser les nappes l’été, la répartition des prélèvements étant la suivante : 46% agricole, 34% potable et 12% industrie, il était facile d’accuser l’agriculture et de lui couper l’eau. Mais ce qui aurait du rester une mesure provisoire s’est transformé en moyen de gestion de la ressource : dès que les nappes baissent on coupe l’irrigation sans jamais rechercher de compensation donc sans jamais résoudre le vrai problème : le détournement massif et illégal de l’eau douce par les villes non conformes au code de l’environnement ! 34% + 12% = 46% donc si l’eau potable et industrielle était recyclée dans les champs on diviserait par deux les prélèvements dans les nappes phréatiques et si on y ajoute l’eau qui ruisselle sur le béton des villes on pourrait irriguer la totalité de la surface agricole utile de la région (781 000 hectares de béton en Nouvelle Aquitaine qui détournent annuellement 5 milliards de m3 d’eau douce vers la mer au lieu de l’infiltrer, c’est 3 fois la consommation TOTALE de TOUTE la région ,potable agricole et industrie)
Les coupures systématiques de l’irrigation, dès que les nappes baissent l’été , ont ancré dans l’opinion publique que l’irrigation était LE problème, en occultant que les villes rejettent 10 fois plus d’eau dans les rivières , que les prélèvements agricoles représentent seulement 1% des précipitations annuelles et surtout que la végétation est notre pompe à eau ! Alors effectivement en coupant la pompe on n’a plus de fuite mais on n’a rapidement plus d’eau … Si les agriculteurs avaient pu constituer des réserves l’hiver pour irriguer l’été, le détournement des villes serait passé inaperçu (hormis les problèmes de pollution) , mais comme l’irrigation a été désignée responsable des pénuries d’eau , les « écologistes » ont bloqué la construction de réserve (Sivens, Caussade, etc ..) et même poussé à la réduction de 10% par an des surfaces irriguées depuis 20 ans … Bilan de l’opération : on s’enfonce d’année en année sans comprendre qu’au lieu de réparer la fuite en ville on coupe la pompe dans les campagnes, ce qui a maintenant de grave conséquences sur le climat, la biodiversité et notre sécurité alimentaire ! Il faut savoir que la différence de température l’été entre un champs vert et un champs sec est de 20°C … Sur des millions d’hectares l’impact sur le climat est énorme, depuis des années la Nouvelle Aquitaine ressemble à un désert l’été pendant que les villes continuent à déverser de l’eau douce dans la mer … (pour la métropole de Bordeaux, ça représente une moyenne annuelle de 1 millions de m3 par jour … de quoi irriguer 180 000 hectares). Si les sols agricoles se minéralisent et se dégradent c’est par une exposition de plus en plus longue au soleil l’été, la température des sols peut monter à plus de 50°C ce qui est fatal aux micro-organismes, ce qui aussi explique une grande partie de l’effondrement de la biodiversité et notamment des oiseaux qui sont insectivores ! Dans le bocage de Gatine il y a des haies, pas de labour et pas de pesticide pourtant la biodiversité disparait tous les étés sur des périodes de plus en plus longues , même les éleveurs disparaissent … alors qu’il suffirait de leur donner une partie des infiltrations ou des ruissellement de l’hiver donc la possibilité de faire les fameuses réserves collinaires du ministre de l’agriculture … mais pas dans 10 ans .. Cet Hiver !
On détruit les retenues au nom de la continuité écologique des cours d’eau. Les anciens construisaient des retenues pour avoir de l’eau et de l’énergie » propre », on les détruit alors qu’on manque d’eau et qu’on voudrait sortir du nucléaire… Une retenue permet de réguler les crues, donc de limiter les inondations et d’améliorer les infiltrations, résultat on a des inondations l’hiver et des sécheresses l’été ! On ne doit pas toucher aux barrages tant qu’on n’a pas résolu nos problèmes d’eau et d’énergie, il faudrait même en construire ! Si Paris n’avait pas les quatre grands réservoirs de la Seine, elle serait à sec tous les étés !
conclusions :
Les nappes phréatiques profondes sont alimentées par les nappes superficielles elles mêmes alimentées par les pluies et c’est la végétation qui alimentent les pluies.
L’irrigation n’est pas un problème c’est même LA solution, le bilan hydrique de la végétation est toujours positif : quand un arbre évapore 2 litres d’eau il récupère 3 litres de pluie et c’est valable pour toutes les surfaces végétales.
C’est le climat qui a besoin de végétation l’été et donc d’eau, on aura sauvé le climat et la biodiversité quand les campagnes seront vertes l’été,
Nos problèmes d’eau et de pollution sont essentiellement en ville (les nouvelles zones artificialisées sont aux normes mais pas les anciennes), si les villes avaient construit des bassins de rétentions on ne serait pas obligé de faire des « bassines » , les rivières et les bassins ostréicoles ne seraient pas polluées
On ne manque pas d’eau mais juste de réserve, la seule façon de manquer d’eau sur les continents c’est renvoyer la pluie vers la mer.
Les ruissellements de surfaces provoquent des inondations, un manque d’infiltration et des pollutions en les captant avec des réserves collinaires on résout ces trois problèmes et on épargne les nappes l’été.
Arroser l’été pour refroidir ou végétaliser est parfaitement normal et c’est ne pas le faire qui pose problème, mais il faut anticiper et prévoir des réserves l’hiver !
La moitié de l’énergie solaire est évacuée par l’évaporation de l’eau (entropie), sans évaporation la chaleur est stockée dans les sols et on a des canicules.
L’eau est un bien commun, en ville elle sert à laver les rues (ruissellement) et à diluer les polluants des stations d’épurations … à la campagne elle entretient le vivant et alimente les nappes ! Tous nos problèmes d’eau viennent du détournement massif et illégal de l’eau douce par les villes et surtout pas de l’irrigation, bien au contraire !
depuis le 18 10 2019 la sèvre niortaise a évacué un excédent d’eau (au delà du débit moyen) de plus de 150 millions de m3 et cet été il y aura des restrictions … Tous les 10mm de pluie sur la ville de Niort ‘est 300 000 m3 d’eau qui rejoignent la mer au lieu de s’infiltrer… le bassin versant de la Sèvre fait 1000km2 au niveau de Niort tous les 10mm de pluies c’est 10 millions de m3 d’eau … on ne manque pas d’eau mais juste de réserve
Amoureux du marais poitevin dans toute sa biodiversité, je me pose beaucoup de questions sur son avenir?
Les prochaines générations iront-elles péchées dans des bassines?certainement pas avec des plates et surement du poisson chat?
Vite la mise en place d’une pétition nationale en attendant l’établissement d’une ZAD dont l’efficacité n’est plus à prouver !…
Région nouvelle Aquitaine : 84 000 km2 soit 8,4 millions d’ hectares
Précipitation moyenne en 2015 : 700 mm
Cumul total sur la région : 58,5 milliards de m3
si on retire 60% d’évapotranspiration, il reste 23,4 milliards de m3
si on retire aussi 10% d’évaporation, il reste 17,55 milliards de m3
Prélèvements d’eau douce en 2015 (Agriculture, eau potable, industrie,énergie): 1,5 milliards de m3
Donc, le cumul TOTAL des précipitations sur la région représente 39 fois les prélèvements d’eau douce !
Si on retire les 60% d’évapotranspiration et les 10% d’évaporation cela représente 11 fois les prélèvements d’eau douce !
Surfaces artificialisées 9,3% : 781 200 hectares
Précipitation moyenne en 2015 : 700 mm
Cumul sur les surfaces artificialisées : 5,46 milliards de m3
si on retire 10% d’évapotranspiration, il reste 4,9 milliards de m3
Donc le cumul des précipitations sur les surfaces artificialisées représente 3 fois les prélèvements d’eau douce de TOUTE la région , 12 fois les prélèvements d’eau potable dans les nappes phréatiques (408 millions de m3) et 11 fois les prélèvements agricoles dans les nappes phréatiques (448 millions de m3) ! Ca veut dire aussi qu’avec 60 mm d’eau sur les surfaces artificialisées on couvre la TOTALITE des besoins agricoles de TOUTE la région … ça correspond à 3 grosses pluies … Comme les sols des surfaces artificialisées sont étanches aux infiltrations toute cette eau est collectée par l’assainissement pour être rejetée dans les cours d’eau sans être ni utilisée ni infiltrée (alors que le code de l’environnement rubrique 2.1.5.0 : rejets d’eaux pluviales, impose aux communes la création de bassins de rétention pour traiter les eaux pluviales et pour les infiltrer et elles ne le font pas ! ).
Depuis plus de 30 ans on enseigne au collège que l’urbanisation a accéléré le retour à la mer de l’eau de pluie, avant il lui fallait quelques jours pour atteindre la mer et maintenant c’est quelques heures, ce qui bloque les infiltrations ! Et cerise sur le gateau, les stations d’épurations n’ont jamais étaient dimensionnées pour traiter autant d’eau (eaux usées et pluviales en même temps), alors quand il pleut beaucoup TOUT part à la rivière sans traitement … c’est pour cela que maintenant l’état a imposé de mettre en place des réseaux séparatifs, pour ne pas mélanger les eaux pluviales et ne traiter que les eaux usées, mais il faudra attendre encore longtemps pour que tous les réseaux soient aux normes … En attendant on pollue les rivières et depuis très longtemps … Mais bientôt on va comprendre que si on stockait une partie de cette eau à la sortie des villes, pour un usage non domestique, on pourra faire décanter cette eau et limiter la pollution des cours d’eau. Il faut savoir que les sols “digèrent” mieux l’eau polluée que les cours d’eau qui sont biologiquement plus fragiles !
Rappel : Surfaces artificialisées 9,3% : 781 200 hectares
Surfaces irriguées 4,76 % : 400 000 hectares
Si il n’y avait que des zones urbanisées il n’y aurait plus d’eau depuis longtemps dans les nappes !
Contrairement aux surfaces artificialisées les surfaces irriguées permettent l’infiltration de la pluie donc participent activement aux rechargements des nappes,
Ça veut dire que si on récupère 10% des eaux pluviales des zones artificialisées on couvre la TOTALITE des besoins agricoles de TOUTE la région Nouvelle Aquitaine ! et donc on divise par DEUX les prélèvements dans les nappes phréatiques ! Donc on améliore le débit des sources et donc l’état de tout le système hydrologique de la région !
Toute cette eau est déja collectée il suffit de la stocker l’hiver pour l’utiliser l’été !
Il est donc très facile et même indispensable de remplir les bassines à l’eau de pluie !
Région nouvelle aquitaine : 5,9 millions d’habitants
Consommation moyenne : 150 litres/habitant/jour soit 50m3
Total : 295 millions de m3 d’eau potable
20% de cette eau est destinée aux toilettes , pour la région cela représente 59 millions de m3 d’eau potable prélevée dans les nappes phréatiques, désinfectées et jetée … alors qu’on pourrait recycler l’eau des douches et des lavabos, alors qu’on pourrait utiliser l’eau de pluie (ou même des toilettes sèches ),
Dans les zones artificialisées, l’assainissement collectif évacue les eaux usées (après traitement) vers les cours d’eau, il n’y a donc pas de recyclage de l’eau (par exemple l’eau des douches auraient pu être utilisée pour les toilettes) et pas d’infiltration. Alors que si on recycle une partie de l’eau on fait des économies et que si on infiltre l’eau après utilisation, elle repars dans la nappe phréatique d’origine, le cycle de l’eau n’est pas coupé ! Et comme en plus les zones artificialisées sont imperméables elles bloquent le rechargement des nappes par la pluie !
Double effet négatif : prélèvements important sans restitution à la nappe d’origine et blocage des rechargements par la pluie !
Des initiatives locales de recyclage des eaux industrielles ont fait leurs preuves, à Celles sur Belle, les eaux usées de la laiterie et de l’abatoir servent à irriguer une centaine d’hectares, sans prélever dans les nappes !
Pour être autonome, en utilisant l’eau de pluie chaque habitants aurait besoin d’une surface de captage de 72 m2 (pour 700mm de précipitations annuelles), un carré de 8,5m de coté !
Ça veut dire que chaque maison individuelle reçoit sur son toit l’équivalent de sa consommation annuelle, sans aller jusqu’à l’autonomie complète on peut sérieusement diminuer notre impact sur les nappes phréatiques ! Les communes ont financé des composteurs elles pourraient aussi financer des récupérateurs d’eau pour préserver les nappes !
En région Nouvelle Aquitaine et d’un point de vue quantitatif, l’équilibre entre les prélèvements et le renouvellement de la ressource (recharge des nappes) est respecté pour 89% des masses d’eau souterraines, (cf Etat_des_lieux_eau_Nouvelle_Aquitaine), ça veut dire que toutes les infiltrations se font par les zones naturelles et les zones agricoles, les 11% qui manquent correspondent au 9,3% de zones artificialisées et au1,7% que l’on pourrait imputer aux ruissellement …
De la pure folie une fois de plus ces bassines….. tout cela pour des agro industriels incapable de voir autrement que de la production de mais…. pauvre monde.
On ne peut pas dissocier réchauffement climatique, biodiversité et l’eau ! A cause du réchauffement climatique l’ensemble de la faune (dont nous faisons partis) et de la flore aura besoin de plus d’eau pour lutter contre la chaleur. Les nappes phréatiques ne suffisent plus il faut donc se tourner vers notre ressource principale : LA PLUIE !
Il faut privilégier l’utilisation de l’eau de pluie pour tous les usages non domestiques avant de pomper dans les nappes. En région nouvelle aquitaine, les zones urbanisées rejettent annuellement 5 milliards de m3 d’eau de ruissellement dans les cours d’eau alors que le code de l’environnement rubrique 2.1.5.0 : rejets d’eaux pluviales, impose aux communes la création de bassins de rétention pour traiter les eaux pluviales et pour les infiltrer et elles ne le font pas !
Pour compenser les prélèvements dans les nappes il faudrait juste infiltrer 20% des eaux pluviales des zones urbanisées, faisons appliquer la loi et il n’y aura plus aucun problème d’eau !
c’est l’urbanisation qui détruit notre réseau hydrologique … Créer l’amalgame entre irrigation et l’agriculture intensive est très dangereux, aucune plante ne pousse sans eau, essayez donc de faire pousser des légumes sans eau après deux mois de sécheresse, les maraichers bio irriguent, et à surface équivalente, bien plus qu’un maïs… si on veut nourrir la planète il faut de l’eau, si on veut préserver les nappes il faut utiliser en priorité la pluie que la nature nous donne gratuitement et à domicile.
Je ne parle pas de vider les nappes inutilement, bien au contraire je parle de diviser par deux les prélèvements actuels en utilisant seulement 10% des eaux de ruissellements des zones urbanisées … En divisant par deux les prélèvements dans les nappes on retrouve un fonctionnement normal de tout notre réseau hydrologique : sources, cours d’eau, marais, etc …
Est ce que vous rendez compte que si les villes infiltraient seulement 20% des eaux pluviales (comme le prévoit le code de l’environnement) cela compenserait la totalité des prélèvements dans les nappes de la région (eau potable, agricole, industrie) ?
Ils y a de multiples priorités… donc de multiples intérêts qui se confrontent. Mais les priorités devant devenir des objectifs… à partir du moment où on les prend en compte…quelles sont les meilleures? Evidemment pas celles qui ne visent que le court terme…le bout du nez…qui arrange tellement bien une poignée de gens aux nez de tous les autres(la masse dont nous faisons partie). Donc la seule priorité évidente, pour le bien commun, est la sauvegarde de la planète, des éco-systèmes et des humains qui veillent à déjà le protéger. Donc votre point de vue est la priorité à suivre et à soutenir…Courage et chance dans votre lutte.
Le 18 mars, le collectif anti bassines 86 a réuni 600 personnes à Migné Auxances . Et la prochaine mobilisation aura lieu à Smarves ( 10km au sud de Poitiers) le 17 juin.