Ne vous fiez pas aux apparences ! Sous ses airs de pataud aquatique, le cygne n’en reste pas moins un animal sauvage. Territorial et ultra protecteur envers sa progéniture, il est préférable de ne pas le provoquer pour ne pas s’attirer ses foudres. Protégé depuis plusieurs années, on le rencontre fréquemment dans le Marais Poitevin aux abords des villages et des habitations en compagnie des canards colverts à la recherche de quelques bouts de pain facilement gagnés…
Le cygne, un des plus gros oiseaux volants
Le cygne le plus fréquemment rencontré dans le Marais Poitevin est le cygne tuberculé. Cet adjectif provient de la bosse noire qu’il a sur le bec, appelée tubercule. L’oiseau possède un plumage de couleur blanc / beige, un bec orangé avec son tubercule noir et des pattes palmées noires. Il est protégé depuis plusieurs années. Autrefois, il était chassé pour son plumage et sa viande. Sa population a bien remonté et possède désormais le statut de conservation LC « Préoccupation mineure ».
Il fait partie des plus gros oiseaux volants en Europe. Le mâle, généralement plus gros que les femelles pèsent en moyenne dans les 10 kilos contre 8 kilos pour une femelle. Son envergure peut atteindre jusqu’à 240 centimètres ailes ouvertes pour les adultes. Il faut donc mieux éviter les combats de claques avec de tels spécimens… Les cygnes peuvent vivre jusqu’à l’âge de 25 ans.
Le cygne, le défricheur des cours d’eau
Le cygne se nourrit principalement de plantes aquatiques (joncs, iris, lentilles d’eau, algues) mais ne rechigne pas à varier son menu par l’apport de quelques mollusques et insectes. Un cygne adulte consomme entre 3 et 4 kg par jour de plantes et autre sources de nourriture. Il trouve sa nourriture facilement en surface ou sur les bords des cours d’eau. Il peut cependant rechercher sa nourriture directement dans l’eau et au fond des canaux en immergeant durant quelques secondes sa tête et son cou.
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Le cygne et son instinct de protection redoutable
En règle générale, les couples de cygnes sont monogames et restent unis pour la vie. Mais comme chez les humains, le divorce peut exister et des couples se reforment alors durant la saison de reproduction.
Le mâle et la femelle cygne construisent ensemble le nid de la future progéniture. Celui-ci est toujours construit au bord de l’eau, voir sur l’eau en forme de nid flottant grâce à un astucieux agencement de branches et de plantes aquatiques. L’intérieur du nid est constitué de végétaux souples, de duvet et de plumes pour le confort des œufs et des petits.
La femelle cygne pond entre 4 et 8 œufs qu’elle couvera elle-même durant une trentaine de jours pendant que le mâle protège l’abord du nid des prédateurs (touristes et maraîchins y compris…). Gare à l’attaque du cygne mâle si l’on s’aventure à proximité d’un nid couvé !!
Sa vie et son avenir dans le Marais Poitevin
Le Marais Poitevin offre un cadre de vie idéal pour de nombreuses espèces animales. Le cygne l’a bien compris et il est désormais très fréquent d’en rencontrer sur les canaux à proximité des villages ou lors de balades en barque au cœur du marais.
Le cygne est présent durant toute l’année dans le marais où il trouve tout ce dont il a besoin pour s’épanouir : des plantes aquatiques et des insectes à profusion et un territoire suffisamment grand pour les centaines de couples de cygnes qui vivent dans le marais.
Sa survie est donc étroitement liée à la bonne santé du Marais Poitevin. L’eau doit rester saine pour ne pas contaminer son cadre de vie et sa nourriture. Dans d’autres régions européennes aux milieux aquatiques contaminés, on a retrouvé des traces de métaux lourds, de plombs et de pesticides dans les tissus de cygnes morts. Les activités humaines impactent donc directement la survie du cygne dans notre marais tout comme de nombreuses autres espèces animales.
Gageons que nous puissions croiser durant de nombreuses années encore ces majestueux oiseaux qui émerveillent à chaque fois les petits et les grands.