Le ragondin est un des plus gros rongeurs au monde. Pour son malheur, l’Homme l’associe souvent au rat, animal avec lequel il n’a pourtant rien à voir. On aurait plutôt raison de le comparer au castor avec qui il partage de nombreux points communs. Originaire d’Amérique du sud, importé pour l’élevage de sa fourrure, il est aujourd’hui présent partout en France près des étangs et des cours d’eau calmes. Le Marais Poitevin offre un cadre de vie de premier choix pour le ragondin.
Un champion de natation
Le ragondin est un rongeur semi-aquatique dont les plus gros spécimens peuvent atteindre la taille de 1 mètre de long (comprenant la queue) et peser jusqu’à 10 kg. Son pelage est de couleur brun foncé. Sa queue est écailleuse et parsemée de quelques poils.
Des moustaches blanches et des incisives orange complètent le tableau et font du ragondin un mammifère rapidement reconnaissable par son allure. Le ragondin se plait à vivre près de l’eau où il y trouve sa nourriture et creuse ses terriers. Excellent nageur, doté de pattes arrière palmées, il peut rester plusieurs minutes en apnée sous l’eau pour y trouver sa nourriture ou s’y cacher en cas de danger. Son espérance de vie est d’environ 5 ans.
Ses origines sud-américaines
Sa fourrure épaisse et soyeuse fut pendant longtemps très recherchée par l’industrie de la fourrure pour la fabrication de manteaux et de chapeaux. Originaire d’Amérique du sud, le ragondin fut introduit en Europe et en France au début du 19ème siècle afin de pratiquer l’élevage de sa peau. La crise de 1929 entraîna la faillite de nombreux éleveurs qui relâchèrent les ragondins dans la nature. Les ragondins ont fait preuve d’une grande capacité d’adaptation à leur nouvel environnement et s’accoutumèrent rapidement au climat français pour commencer à coloniser les bordures des étangs, lacs, rivières et marais. Les derniers élevages de ragondins fermèrent définitivement leurs portes aux alentours des années 1960 avec la faillite du commerce des peaux (tanneries et chamoiseries).
Un végétarien friand de potagers…
Herbivore, le ragondin se nourrie de tous types de végétation qu’il trouve dans l’eau et autours de son terrier, roseaux, herbes, écorces de peuplier, iris et toutes autres plantes aquatiques et semi-aquatiques. Il ne rechigne également pas à faire ses courses dans les vergers, cultures maraîchères et céréalières au grand désarroi des jardiniers et des agriculteurs… Animal assez craintif, le ragondin ne s’éloigne jamais très loin de son terrier et préfère partir à la recherche de nourriture durant la nuit ce qui explique qu’on les croise fréquemment dans le Marais Poitevin le matin de bonne heure et à l’aube.
Un taux de reproduction record
Les ragondins, comme tous les rongeurs, ont un cycle de reproduction élevé et régulier durant toute l’année. Les femelles ragondins peuvent mettre à bas 2 à 3 portées de ragondins à l’année. Chaque portée peut compter jusqu’à 6 jeunes ragondins. Un couple de ragondin peut donc donner naissance à 18 ragondins en une année !!
On comprend mieux comment ces rongeurs parviennent à envahir un territoire en quelques années… Les femelles ragondin allaitent leurs petits durant 7 semaines. La méthode d’allaitement des ragondins est quelque peu originale puisque les femelles possèdent 4 à 5 paires de mamelles positionnées sur le côté du corps. Cette particularité naturelle permet à la femelle de nager en surface tout en continuant l’allaitement de ses petits à l’air libre.
Un animal classé nuisible depuis plus de 30 ans
Le ragondin est classé nuisible depuis longtemps pour plusieurs raisons :
- Il creuse des terriers en bordure d’eau et participe donc fortement à l’érosion des berges.
- Il s’attaque à l’écorce des jeunes arbres, aux cultures céréalières et maraîchères de l’Homme.
- Il n’a pas de prédateurs dans le Marais Poitevin, contrairement à sa terre d’origine en Amazonie, et sa population n’est donc pas régulée naturellement. Sans intervention de l’Homme, il envahirait sans limites les territoires de nombreuses autres espèces vivants en milieu aquatique.
- Comme de nombreux mammifères, il peut transmettre à l’homme via morsures ou en souillant l’eau par ses urines certaines maladies, telles que la septicémie, la leptospirose (infection des organes internes qui peut être mortelle si elle n’est pas traitée à temps), la rage et la salmonellose.
La chasse au ragondin dans le Marais Poitevin
Le ragondin est omniprésent sur tout le territoire français. Il est désormais impossible de l’éradiquer en totalité. Cependant pour limiter sa propagation dans tous les canaux du Marais Poitevin, nous pouvons compter sur la régulation :
- Naturelle : Le ragondin craint le froid. Par le passé, les hivers rigoureux ont entraîné une importante mortalité des ragondins dans le Marais Poitevin. Dans sa région d’origine, en Amazonie, le froid est quasi inexistant et sa morphologie, ses pattes, son museau et sa queue sont inadaptés pour supporter le gel et la neige. Mais les hivers doux et pluvieux du Marais Poitevin ne permettent pas de réguler suffisamment le nombre de ragondins dans le marais.
- Par l’homme : la technique la plus utilisée aujourd’hui est le piégeage vivant par des personnes ou des organisations habilitées (exemple avec la FDGEDON 85). Cette technique permet de filtrer et relâcher les animaux non nuisibles pris au piège. Dans le Marais Poitevin, certaines associations de chasse sont également spécialisées dans la chasse du ragondin à l’arc, une forme de chasse écologique et silencieuse. L’emploi d’aliments empoisonnés fut par le passé utilisé mais a été abandonné à cause des risques de pollution de l’eau et d’intoxication d’autres espèces animales. De plus, les ragondins empoisonnés allaient mourir dans leur terrier et il était donc impossible de les récupérer pour éliminer leur cadavre (risque bactériologique).
Quel avenir pour le ragondin ?
En France, le ragondin est classé comme animal nuisible. Présent dans le Marais Poitevin depuis plusieurs décennies, le ragondin a fait sa place sur le territoire et peut facilement être observé tout au long de l’année par les habitants et les touristes. De là à dire qu’il fait désormais partie du patrimoine du Marais Poitevin, il n’y a qu’un pas… Le contrôle de sa population est cependant nécessaire pour maintenir un équilibre entre tous les animaux partageant ce territoire. L’éradication de son espèce n’est plus d’actualité tant la tâche s’avère colossale.
Vous souhaitez en apprendre davantage sur le ragondin ? Je vous invite à lire cette réflexion parut en 2006 dans “Nature Sciences Société” : Peut-on vivre avec le ragondin ? Les représentations sociales reliées à un animal envahissant
Et vous, qu’en pensez-vous ? Le ragondin a-t-il sa place dans la faune du Marais Poitevin ?
Bonjour,
La castration aurait pu être une alternative dans les années (10 ans maximum) après son insertion dans nos marais.
Mais aujourd’hui, seul une régulation par le tir ou le piégeage peut s’avérer efficace (quand il est pratiqué de manière intensive, ce qui n’est pas le cas dans tous les territoires)
Mais c’est vrai que la castration aurait pu être une alternative intéressante.
Bien à vous.
Bonsoir ce sont des animaux trop mignons les ragondins
Il ne fond du mal a personne
C est l homme qui est mechant ils ont le droit de vivre comme
Tout le monde
Mais le gens son de plus en plus haineux donc tout les dérange moi je les adores comme toute les autre petite bêtes
Bonjour,
Je rejoins le commentaire précédent. L’origine du problème est humaine et c’est encore l’animal qui en paye les frais…
On l’a exploité comme il fallait, on le relâche dans la nature et on se plaint des dégâts.
Le mieux aurait été la castration afin de limiter sur du long terme les dégâts.
Il y a sûrement des endroits où l’on pourrait les relâcher… mais la priorité dans notre pays n’est pas de preserver et respecter toutes les vies malheureusement.
Prions pour que cela change dans les années à venir.
il faut le remettre dans son habitat d’origine en Amazonie
J’ai un petit étang qui plait beaucoup aux ragondins.
S’ils ne faisaient que manger énormément de blé que je réserve à mes canards, ce ne serait pas très grave , j’ai de bons prix…
L’ennui est qu’ils creusent des parcours souterrains qui font que j’ai du mal à maintenir le niveau d’eau qui va se perdre dans les prés environnants.
En outre, ces galeries ont pour résultat de rendre la marche difficile et même dangereuse à certains endroits en créant de véritables pièges pour nos pieds.
J’aimerais pouvoir laisser la vie à ces animaux assez sympathiques.
Et c’est à contre cœur que je tue à la carabine ceux que je peux surprendre parfois.
Mais il y en a tellement , que je crois que jamais je n’en viendrai à bout !
Les pièges avec carottes ou pommes fonctionnent une fois ou deux à la rigueur et ensuite ces animaux se méfient et n’entrent plus dedans…
Bonjour,
ayant le même souci que vous et en fonction de votre région, je peux peut être vous aider a limiter la prolifération de ces animaux
Bonjour et merci pour votre message. Nous avons déjà quelques organismes chargés de lutter contre la prolifération des ragondins dans le Marais Poitevin. Par exemple, en Deux-Sèvres, c’est le FDGDON 79 qui agit.
BONJOUR
J’AI liu avec attention les informations sur le ragondin, mais nulle part je ne vois l’idée de stériliser avant de les relacher… pourquoi tuer systématiquement ? cela me fait penser aux horreurs que subissent les chats errants… et pourtant là encore la stérilisation permet de réguler leur population !
j’espère que des méthodes moins cruelles pourront permettre à chacun de trouver sa place !
Bonjour, Je pense qu’il faut chercher la raison plus loin. Le ragondin mange les récoltes (maïs, cultures maraîchères, etc…) et détruit les berges des canaux. La castration ne résoudrait donc pas les problèmes des propriétaires terriens et cultivateurs à court et moyen terme, même si à long terme votre idée semble être une solution pleine de bon sens (cela dit je doute que des fonds publics soit dédiés à la castration du ragondin… C’est beaucoup plus onéreux que de les piéger). Merci pour votre commentaire !