Une flèche bleue étincelante vient de passer à toute vitesse au dessus du canal en poussant de petits cris stridents. Le martin-pêcheur d’Europe est bien présent dans le Marais Poitevin et malgré sa petite taille d’environ 16 cm, il ne passe pas inaperçu. Les couleurs chatoyantes bleu, orange et blanches de son plumage contrastes avec le vert dominant du Marais Poitevin.

Le Martin-pêcheur : un as de la pêche

Le martin-pêcheur longe les cours d’eau à une vitesse avoisinant les 40 km-h à la recherche de son menu. A la moindre occasion, il plonge dans l’eau pour attraper sa proie.

martin pêcheur avec un vairon dans le bec

Le martin-pêcheur varie de temps à autre sa technique de pêche. En vol stationnaire ou posé à affût sur une branche au dessus de l’eau, il guette les mouvements des poissons s’approchant de la surface. Une fois sa future victime repérée, il plonge en piqué dans l’eau pour se saisir de sa proie avec l’aide de son bec long et fin (de couleur exclusivement noire chez le mâle).

martin pêcheur gobant un petit poisson

Une fois saisie dans son bec, le martin-pêcheur retourne se percher sur une branche, puis frappe violemment sa proie contre la branche pour l’assommer, avant de l’avaler tête la première.

Dans le Marais Poitevin, son menu est composé de petits poissons (vairons, chevaines, gardons, perches), de petites grenouilles et d’insectes.

Le martin-pêcheur à la particularité, tout comme les rapaces nocturnes, de devoir rejeter plusieurs fois par jour une pelote de réjection contenant les arêtes des poisson et les carapaces des insectes consommés.

Le Marais Poitevin, un cadre de vie idéal

Pour assurer sa survie, le martin-pêcheur vit près des cours d’eau calmes et riches en poissons.

Martin pêcheur avec une larve dans le bec

L’oiseau peut être amené à migrer vers d’autres régions plus tempérées lorsque le climat devient trop rude et si le gel s’installe sur les cours d’eau, l’empêchant de se nourrir. Cependant, dans le Marais Poitevin, le martin-pêcheur est présent toute l’année grâce aux hivers doux et pluvieux de cette partie de le France.

Dans le Marais Poitevin, il se contente de dormir dans la végétation locale comme les herbes hautes ou dans les arbres creux (frênes têtards notamment).

Durant la période de reproduction qui intervient d’avril à juillet, le martin-pêcheur niche dans un terrier creusé dans la berge. Au cours de cette période de 4 mois, la femelle martin-pêcheur peut pondre jusqu’à 3 couvées de 6 à 7 œufs. Durant cette période de nourrissage des petits, les adultes se relaient pour couver et pêcher jusqu’à 80 petits poissons dans la journée. Après environ 4 semaines, les petits sont aptes à se nourrir seuls et quittent le terrier familial.

Couple de martins pêcheurs sur une branche

Une survie sans cesse remise en cause

Le martin-pêcheur d’Europe est protégé sur tout le territoire français par l’arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés. Il est donc interdit de le chasser, de le capturer, de l’élever à des fins commerciales ou privées, ou de détruire ses zones de nidifications.

Cet oiseau est un bon indicateur naturel de la richesse aquatique d’un territoire, son existence reposant sur un vivier de poissons suffisant. Sa large présence dans le Marais Poitevin justifie donc du bon équilibre écologique de ce territoire.

Même si l’espèce est très présente dans le Marais Poitevin, on constate une régression de ses effectifs dans de nombreuses régions du monde.

Différents facteurs peuvent contribuer à perturber la survie des martins-pêcheurs :

  • la pollution des rivières et par conséquent la diminution du nombre de poissons
  • le piégeage et la chasse volontaires ou non
  • la transformation et l’assèchement des zones humides qui provoquent la diminution de son territoire de vie